Pour cette exposition, Claire Lindner a choisi comme titre un poème de Jean Arp, l’un des principaux membres du mouvement surréaliste officialisé par son Manifeste de 1924. L’air est une racine dénote de l’absurdité qu’elle peut retrouver et conférer dans ce matériau jusque-là inédit pour elle : le colombin, le boudin dont la dénomination-même porte à sourire. Mais ce poème est aussi un oxymore empli d’allégresse, tout en mariant plusieurs éléments. Jean Arp y rédige ainsi que « les pierres sont remplies d’air »… Associer le poids à ce qui n’en a pas rappelle les contradictions que Claire Lindner aime employer pour construire son œuvre. Une texture qui paraît souple et duveteuse, quand la réalité est un matériau dur et rugueux. Des couleurs qui s’épousent, semblant déposées en dégradé, alors qu’elle emploie des colorants vifs, presque surnaturels. […] Les pièces jouent moins sur une notion d’équilibre qu’auparavant, pour développer celle d’enchevêtrement. De ces anciennes images de feuilles touffues, se donnent à voir de petits membres ou de grands doigts, entre le vivant et l’éteint, ou dans la mouvance de certaines algues du fond des mers. D’autres semblent fermées et recluses, remettant au goût du jour la question du vide et du plein, car on ne sait ce qui s’y cache à l’intérieur.
Texte Marie Maertens
Extrait du catalogue de l'exposition l'Air est une Racine,
Galerie de l'Ancienne Poste 2018
Blue Flow
n°1 H34x32x43 cm
n°2 H29x28x28 cm
Enchevêtrement
n°3 H26x32x22
n°1 H21x29x23
Node n°2
H20X30X19
Node n°1
H22x34x28
Enchevêtrement n°9
H27x28x20
Enchevêtrement n°8
H16x35x24